Voici une vidéo de campagne de prévention de l’association Tatiana sur le syndrome du bébé secoué.
Revenons ensemble sur ce syndrome et en quoi il est important de le prévenir et d’en parler.
Qu’est ce que le syndrome du bébé secoué ?
Il s’agit d’un syndrome d’impact de secousses. Ce sont des traumatismes crâniens infligés volontairement par un adulte. L’adulte prend le bébé sous les aisselles et le secoue très violemment, comme vous le montre la vidéo ci-dessous.
Secouer un bébé relève bien de maltraitance. A vrai dire c’est un crime passible de la cours d’assise.
Dans l’ensemble, il est primordial de faire de la prévention ! D’autant plus en cette période difficile de confinement …
Les pleurs du bébé associés à une mauvaise ou absence de gestion de la colère de l’adulte, plus que la non compréhension des besoins du bébé, provoquent le secouement.
Quelques données statistiques
Tout d’abord, le syndrome du bébé secoué touche plus de 200 enfants par an.
Ensuite, les plus touchés par ces violences sont les petits garçons.
Majoritairement, les enfants ont moins d’un an. Les 2/3 des victimes ont moins de 6 mois.
En moyenne, 20% des bébés meurent.
75% des enfants secoués ont des conséquences IRRÉVERSIBLES comme des paralysies, un retard mental majeur, une cécité, de l’épilepsie…
Un peu d’anatomie…
Le poids de la tête d’un bébé est proportionnellement trop lourd par rapport au poids de son corps. Les muscles du cou sont aussi encore faibles pour tenir sa tête.
Aussi, le cerveau d’un bébé ne remplit pas totalement la boite crânienne. De ce fait, il existe un flottement. Lors des secousses, la tête du bébé se ballote d’avant en arrière ou de gauche à droite.
Le cerveau du bébé vient alors frapper la boite crânienne créant ainsi des dommages cérébraux.
Par conséquent, pour le cerveau du bébé, le secouement correspond à un choc frontal en voiture de plus de 90km/h.
Les secousses vont entraîner la rupture des vaisseaux sanguins. Les veines ponts du cerveau vont se déchirer, provoquant des saignements, des hémorragies intracérébrales.
En plus des dommages cérébraux et hématomes extra-cérébraux, le secouement provoque des lésions rétiniennes, des fractures osseuses et des hématomes physiques où l’enfant a été empoigné.
Voici une vidéo pour observer les impacts sur le cerveau du bébé réalisé par Bertrand Gimonet
Signes cliniques et lésions observés
Les manifestations indiquant un secouement passent parfois inaperçues mais sont nombreuses.
On retrouve : fatigue ou somnolence brutale. Vomissements, malaise, perte de connaissance. Crise d’épilepsie, arrêt cardio-respiratoire. Pâleur, irritabilité, perte d’appétit, perte brutale de motricité, strabisme …
Un bombement de la fontanelle et une cassure vers le haut de sa courbe du périmètre crânien sont aussi constatés.
Des bilans clinique et paraclinique sont systématiquement réalisés pour détecter l’ampleur des lésions intracrâniennes (scanner, IRM, prise de sang…).
Autrement dit, le secouement provoque de nombreuses lésions intracrâniennes, oculaires (hémorragies rétiniennes), cutanées et osseuses (fractures).
Au niveau psychomoteur…
Lorsque l’enfant survit au secouement, il en découle de nombreux handicaps. Les séquelles physiques et mentales étant irréversibles, des accompagnements médicaux et paramédicaux vont venir soutenir les parents et l’enfant dans son autonomie.
Des séquelles peuvent apparaître dans les années futures, provoquant également des « handicaps invisibles« .
En psychomotricité, nous allons accompagner les difficultés invalidantes physiques (troubles de la motricité globale et fine, tonique, spatiale…), cognitives (difficultés d’apprentissage, attention…) ainsi que les troubles émotionnels et du comportement qui vont en découler.
Parlons prévention
Tout parent ou personne ayant la responsabilité d’un bébé peut se retrouver dépassé et exténué face aux pleurs incessants d’un bébé.
Les émotions ressenties sont normales. Être dépassé ne fait pas de vous un mauvais parent.
En cas d’exaspération, voici un exemple de recommandation.
De ce fait, il est essentiel d’alerter l’ensemble des acteurs de la petite enfance, ainsi que les futurs parents ! Etre informé pour mieux protéger.
Pour finir, quelque soit notre statut, nous devons protéger au mieux les bébés !
Les associations « Stop bébé secoué » et « Enfance et partage » nous accompagnent sans relâche ! Ils détaillent et proposent de nombreuses ressources dont des numéros d’écoute comme :
SOS PARENTALITE propose un service d’écoute au 0 974 763 963 (appel non surtaxé).
ALLO PARENTS BEBE est à destination des parents d’enfants jusqu’à 3 ans. Joignable au 0 800 00 3456 (anonyme et totalement gratuit !)
Si vous êtes témoins de maltraitance ? Un geste : appeler le 119, le numéro d’ENFANCE EN DANGER
Pour en savoir plus sur le développement psychomoteur du bébé, je vous invite à consulter les articles de la catégorie « Développement ».
Merci pour cet article très clair. Si vous vous sentez dépassé n’hésitez à demander de l’aide à vos proches, médecin, PMI ou appelez le numéro Allo Parents Bébé au 0 800 00 3456. Vous trouverez des professionnels pour vous aider.
Souvenez-vous SECOUER TUE OU HANDICAPE.
A votre disposition si vous avez des questions